Menu
Libération

La majorité plurielle a survécu à dix mois d'hémicycle. Malgré les oppositions, les textes ont été votés.

Article réservé aux abonnés
publié le 1er juillet 1998 à 6h55

Et pourtant, elle tourne. Cahin-caha, au gré des votes «contre», des

abstentions, des grincements de dents, la majorité plurielle boucle sa première session ordinaire sans rupture, sans drame majeur. En dix mois ­ la session ordinaire, commencée début octobre 1997, avait été précédée d'une session extraordinaire en septembre ­, Lionel Jospin aura réussi à tenir en respect une coalition inédite, associant, outre le Mouvement des citoyens (MDC) et le Parti des radicaux de gauche (PRG), fidèle allié du PS, un PCF déchiré par ses oppositions internes et des Verts endossant avec délectation le rôle de trublions de l'hémicycle. Sans oublier le renouvellement des troupes à l'intérieur même du Parti socialiste, avec l'arrivée en force de femmes et de jeunes.

Face à ce paysage éclaté, le gouvernement a composé. Au cours des mille heures de débat qu'a comptées la session, il a dû manoeuvrer parfois au jour le jour. Sur les dix-sept textes importants adoptés, une petite moitié n'a pas été votée par au moins l'une des composantes de la majorité plurielle. 35 heures, immigration. Ainsi, le PCF s'est abstenu sur la réforme du service national, sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, sur la réforme du code de la nationalité; les communistes ont voté contre la loi Chevènement sur l'immigration, la réforme de la Banque de France, la résolution entérinant le passage à l'euro, ainsi qu'une disposition sur la fin du monopole de Gaz de France. Le PRG a, lui aussi, voté contre