Draguignan envoyé spécial
Les pancartes sont posées à terre, à l'entrée du palais de justice de Draguignan. «Un innocent aux assises!» «Ollioules avec lui!» «La pratique médicale en danger!» Mais le comité de soutien au Dr XX, fort, à ses dires, de 3 000 signatures, dont 300 médecins, doit rester à la porte de la cour d'assises: une partie civile effrayée par le débarquement a réclamé le huis clos. Les débats se déroulent donc sans public. Juste les familles, deux clans qui s'opposent.
Plainte. A la barre, hier, Sonia, la plaignante, soupire: «C'est trop. Tout le monde me disait tu t'attaques à un gros morceau. Non. Je m'attaque à un homme. C'est vrai, son manège, amener tout Ollioules, je ne peux pas le faire. Mon père est maçon, il prend tous les matins sa gamelle, il est seul. Mais je ne suis pas une Maghrébine soumise. Je suis fière. On ne me passe pas dessus sans que je le veuille.» Et elle ajoute: «Un ancien employeur de mon père lui a dit que si la plainte était retirée il y aurait moyen de s'arranger. Mais ce n'est pas de l'argent des XX que je veux. C'est qu'on reconnaisse que j'ai été agressée.» Dans son box, XX, 35 ans, hoche la tête. Sa femme, qui le soutient au premier rang, serre les dents. Sonia raconte maintenant ce 29 décembre 1995. Elle est venue pour un kyste aux ovaires, le docteur lui fait un toucher vaginal. «J'ai compris quand il était en moi. Je ne savais pas ce qui m'arrivait. J'aurais pu crier. Je n'y croyais pas. A la fin, il a dit: "Sacrée Sonia, si