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Libération

Européennes: Jospin abandonne la partie. Sans majorité pour la voter, la réforme du scrutin est retirée.

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publié le 2 juillet 1998 à 6h59

Et un de chute pour Jospin. Hier, le Premier ministre a pris à

contre-pied sa majorité, l'opposition et le chef de l'Etat: il a annoncé, peu avant 18 heures, qu'il retirait son projet de loi réformant le mode de scrutin des élections européennes. Cette mesure, pourtant voulue par Jacques Chirac et le Premier ministre, est mort-née quelques heures à peine après avoir été adoptée en Commission des lois de l'Assemblée nationale par les seuls députés socialistes. Une façon brutale, pour Lionel Jospin, d'éviter de se retrouver mis en minorité lors du vote de ce texte, prévu la semaine prochaine. Et aussi de mettre en porte-à-faux Jacques Chirac, incapable de forcer les députés gaullistes à le suivre dans la voie d'une réforme qu'il voulait.

Non. Dès hier matin, lors de leur entretien en tête à tête d'avant-Conseil des ministres, Lionel Jospin demande au président de la République des éclaircissements sur les intentions des parlementaires de droite. A la même heure, à l'issue d'un comité directeur de Démocratie libérale, Alain Madelin lui apporte un premier élément de réponse: son groupe aura «le non mobilisateur et entraînant à l'intérieur de l'opposition». Une position purement tactique: «Au moment où les socialistes et la majorité plurielle sont divisés sur cette question, nous ne voyons aucune raison de leur faire la courte échelle. Si l'opposition fait bloc dans le non, le gouvernement sera battu», dit-il; et, rêvant d'une liste unique d'Alliance, d'ajouter: «Nous pouvons serei