Saint-Martin-de-Crau, envoyé spécial.
Lionel Jospin se veut entraîneur-joueur, Jacques Chirac se rêve gardien de but, Jean-Marie Le Pen, comme toujours, a fait plus fort encore: si l'équipe de France a brillé en Coupe du monde, elle le doit au Front national! Se réjouissant de la mobilisation du pays autour des Bleus, le leader d'extrême droite a lancé samedi, au cours d'un meeting qui se tenait en Camargue: «C'est la victoire de l'équipe de France, mais je la revendique aussi comme la victoire du Front national, qui en avait dessiné le cadre.» A le croire, si les joueurs entonnent la Marseillaise, c'est bien la preuve d'«une certaine lepénisation des esprits». «L'affrontement médiatisé des équipes de football a un certain parfum d'affrontement national. Et qui pourrait plus que nous s'en féliciter?» a-t-il ajouté, en se gardant de critiquer l'aspect multicolore de l'équipe: «Le FN a toujours reconnu que les citoyens français peuvent être de races et de religions différentes pourvu qu'ils aient en commun l'amour de la patrie et la volonté de la servir.» Il y a deux ans, le président du FN disait exactement l'inverse. Pendant le dernier Euro, en juin 1996, il avait jugé «artificiel de faire venir des joueurs de l'étranger et de les baptiser équipe de France». Estimant qu'«on pourrait les appeler autre chose», il avait conclu: «Je n'ai jamais cru que onze messieurs représentaient la France!» Il faut dire qu'à l'époque, les Bleus décevaient" et perdaient.
S'il n'y a que les dém