Menu
Libération

Immigration: la droite sous l'effet du mondial. La victoire de la «France multicolore» réjouit de nombreux élus.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 juillet 1998 à 6h06

La droite découvre la couleur. Souvent prisonnière de schémas en

noir et blanc, faisant parfois ses choux gras des fantasmes racistes, elle est restée rivée, dimanche, devant son écran de télévision. Par milliers et fous de joie, les jeunes d'origine étrangère se sont jetés dans la liesse. Ils ont fêté en bleu-blanc-rouge la victoire des champions du monde de football. Et ça fait tout drôle à certains à droite. Dès lundi, Alain Peyrefitte s'esbaudit dans les colonnes du Figaro: «La France est multiraciale, et elle le restera.» Lui n'en reste pas là. «Le Forézien Jacquet, le Kabyle Zidane, le Guadeloupéen Thuram, le Pyrénéen Barthez, l'Africain Desailly ["] A quoi bon passer tous nos merveilleux champions au fil de leur lignage?, s'interroge l'ancien ministre, c'est une fierté française qu'ils nous ont rendue, qu'ils nous ont offerte en modèle à l'univers.» Le lendemain, lors de la traditionnelle garden-party du 14 Juillet, Jacques Chirac félicite «cette équipe à la fois tricolore et multicolore» et envoie bouler l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et autres partisans à droite de la discussion sur la préférence nationale. Séduits. La «surprise» n'a épargné aucun leader RPR ou UDF. «Ce niveau d'enthousiasme chez les enfants d'immigrés m'a surpris, reconnaît Rudy Salles, député UDF des Alpes-Maritimes, j'ai ressenti ça d'une façon extrêmement positive. C'est un signe qui doit en amener d'autres.» «La grande majorité de ceux qui tournaient comme des fous autour de la mai