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Libération

Sans-papiers: Pasqua tacle à droite. Il réclame la régularisation de tous ceux qui ont fait la demande.

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publié le 17 juillet 1998 à 6h11

C'est le moment des prolongations politiques. Au lendemain de la

Coupe du monde de football, Charles Pasqua arrive là où on ne l'attendait pas. L'effet Zidane l'a rendu subitement soucieux de l'avenir des quelque 70 000 sans-papiers non régularisés. «On ne peut en sortir qu'en régularisant la totalité des personnes qui en ont fait la demande, sauf ceux qui ont commis un autre délit (...), même si cette solution n'est pas facile à expliquer à l'opinion publique», a-t-il expliqué, hier, dans un entretien au Monde. Une phrase qui a fait sursauter à Matignon, aux Batignolles, où sont réfugiés des grévistes de la faim demandeurs de papiers, et surtout au siège du RPR et à l'Elysée. Hier matin, l'ancien ministre de l'Intérieur avait pris soin de se rendre rue de Lille pour prévenir Séguin de sa sortie. Après plusieurs heures de casse-tête embarrassé, François Fillon, porte-parole du RPR, a réagi: «Charles Pasqua, qui s'est exprimé à titre personnel, a le mérite de placer le gouvernement devant les conséquences de sa politique irresponsable, mais, pour sa part, le RPR ne peut se résoudre à une régularisation massive.» Claude Goasguen, vice-président de Démocratie libérale, n'a pas caché sa surprise: «Cette régularisation n'aboutirait en réalité qu'à faire un appel d'air à une nouvelle génération d'immigration clandestine.» Entre la demande de débat d'Edouard Balladur sur la préférence nationale et l'appel à la régularisation massive de Pasqua, la droite ne sait plus où donner de l