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Libération

La «préférence familiale» divise le FN. Mégret s'élève contre Le Pen qui veut imposer sa femme en tête de liste aux européennes.

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publié le 18 juillet 1998 à 6h14

Neuvy-sur-Barangeon (Cher), envoyé spécial.

«C'est Dieu qui descend du ciel"» Scrutant l'hélicoptère qui dépose Le Pen sur la pelouse du château de Neuvy-sur-Barangeon (Cher), où s'achevait hier la XIVe université d'été du Front national de la jeunesse (FNJ), le jeune militant frontiste ne plaisante pas. Il n'a pas le coeur à ça. Riposte. Comme nombre des 150 cadres du FNJ présents hier, il craint que «Dieu» soit inéligible lors du scrutin européen de juin prochain. Si la cour d'appel confirme à l'automne la condamnation de Le Pen à deux ans de privation des droits civiques, le FN, à défaut de «changer d'Europe», comme le veut son slogan de campagne, devrait commencer par changer de tête de liste. Le président du FN n'en a rien dit hier, mais sa riposte est en place. Comme il l'a exposé au bureau exécutif du 6 juillet dernier, il entend user à son tour de la «préférence familiale» et présenter son épouse, Jany, à sa place. Bruno Mégret, qui s'est mis sur les rangs, ne l'entend pas de cette oreille. Il est prêt à faire trancher le bureau politique ou le comité central. Son entourage prédit de gros remous au sein du parti d'extrême droite, qui «n'accepte plus la dérive népotique de Le Pen». Quant aux proches du chef, fidèles à la ligne «TSM» («tout sauf Mégret»), ils envisagent d'autres solutions, comme celle, évoquée par Carl Lang, vice-président du FN, de laisser Le Pen mener seul toute la campagne et de ne dévoiler la tête de liste que lors du dépôt de celle-ci, trois sema