Les sans-papiers des Batignolles ont annoncé, vendredi, l'arrêt de
leur grève de la faim commencée le 16 juin dernier. Ils ont obtenu un réexamen d'ensemble de leurs dossiers. Jean-Pierre Chevènement a promis une réponse «rapide et explicite» à leurs demandes de régularisation. Est-ce l'effet du pavé dans la mare lancé jeudi par Charles Pasqua? La proposition du sénateur RPR des Hauts-de-Seine de régulariser tous les sans-papiers qui en ont fait la demande continue de susciter des réactions. «Charles Pasqua a tort, a assuré l'ancien garde des Sceaux RPR Jacques Toubon. C'est d'une certaine impuissance de l'Etat à appliquer la loi que souffre notre démocratie. Rien ne serait pire que de faire de cette incapacité un principe de gouvernement: la République n'y survivrait pas.»«Pasqua ne manque pas d'air», a lancé le PCF en dénonçant les arrière-pensées politiques de l'ancien ministre de l'Intérieur. «De Pasqua, rien ne m'étonne», a déclaré, de son côté, Jean-Marie Le Pen, lors de la journée de clôture de l'université d'été de son mouvement.
La soupe est arrivée au temple protestant des Batignolles juste après la bonne nouvelle, vers minuit. L'accord signé à 23h30 par les représentants du troisième collectif et le ministère de l'intérieur est accepté. Les vingt-neuf grévistes de la faim font aussitôt honneur à ce premier repas depuis trente et un jours.
Les membres de la délégation ont les yeux cernés. Mais ils sont contents. L'objectif de la grève, le réexamen loyal de tous les