C'est jackpot pour les entreprises. Ce matin, lors d'une
communication sur les grandes orientations de la loi de finances pour 1999, Dominique Strauss-Kahn va dévoiler les choix fiscaux du gouvernement. Au menu, une vingtaine de mesures disparates, allant de l'ISF à la TVA en passant par les droits de mutations. Avec, en surprise de dernière minute et de taille une réduction massive de la taxe professionnelle (TP). Au nom de l'emploi, le ministre des Finances propose que la masse salariale ne soit plus prise en compte dans le calcul de cet impôt. La mesure sera appliqué progressivement sur cinq ans. Pour les entreprises, l'économie sera à terme de 27 milliards de francs. Difficile d'imaginer cadeau plus somptueux. Même si, bien entendu, DSK ne voit pas du tout les choses sous cet angle.
Taxe professionnelle. L'idée sous-jacente de cette réforme est d'alléger le coût du travail, dénoncé par les patrons comme le principal frein à l'embauche. Cet impôt, héritier de la patente, n'a cessé d'être décrié depuis sa création par un Premier ministre nommé Jacques Chirac en 1975: François Mitterrand le qualifiait d'«imbécile» et, depuis deux décennies, tous les experts dénoncent, dans une belle unanimité, son caractère antiéconomique. Pourquoi tant de haine? En raison de l'assiette de la TP, calculée en fonction de l'investissement réalisé par l'entreprise, mais aussi, à hauteur de 18% du total, de sa masse salariale. Dès lors, estiment les fiscalistes, la TP pénalise en priorité les