Menu
Libération
Analyse

Le gros cadeau de DSK aux petits patrons. La réforme de la taxe professionnelle, voulue par Bercy, réjouit surtout les PME.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 juillet 1998 à 6h24

Depuis des mois, le gouvernement était confronté à un dilemme. En

raison de la reprise de l'activité économique et du redressement progressif des comptes de l'Etat, il sait qu'il disposera en 1999 d'un surplus appréciable de crédits publics. Une partie est d'ores et déjà affectée à de nouvelles dépenses, mais il lui reste de quoi réduire un peu la pression fiscale. Problème: quel impôt baisser? Et pour quel objectif? Favoriser l'emploi, en allégeant les prélèvements pesant sur les entreprises? Ou bien réduire les inégalités, en distribuant du pouvoir d'achat aux moins favorisés?

Recentrage. Controverse de riches, dira-t-on. Il faut mieux partager l'abondance que la pénurie. La décision de baisser massivement et rapidement la taxe professionnelle, payée par les entreprises, au lieu de la taxe d'habitation, acquittée par les particuliers, n'en est pas moins révélatrice du recentrage progressif de Lionel Jospin en matière de politique économique. Et peut-être même plus que les hésitations sur l'ISF ou la TVA: tout le monde, à gauche, s'accordait à penser qu'il fallait augmenter le premier et réduire la seconde, et les discussions n'ont porté que sur les modalités de tels changements. En revanche, entre une refonte de la taxe d'habitation et la baisse de la taxe professionnelle , il y a eu un vrai débat de fond.

En avril, à deux reprises, Lionel Jospin avait exprimé son souhait d'alléger la taxe d'habitation pour les revenus les plus modestes, en estimant que la réduction des inéga