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Libération

Après nuit d'ivresse, Depardieu joue profil bas.

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L'acteur était jugé hier pour conduite en état d'ébriété.
publié le 24 juillet 1998 à 6h34

Du rôle de la petite gouape de Maîtresse à celui du grand conquistador plein d'emphase dans Christophe Colomb, l'acteur Gérard Depardieu n'est guère l'habitué des compositions en demi-teinte. Hier au contraire, lors de l'audience devant le tribunal correctionnel de Versailles, le personnage du citoyen convoqué par la justice pour avoir conduit sa moto avec 2,6 g d'alcool dans le sang (5 fois le taux légal) était interprété avec un souci de minimalisme digne du meilleur rôle de l'acteur vedette dans Mon oncle d'Amérique. Ni sobre ni excessive, la sentence prononcée par la présidente Cimamonti est conforme aux sanctions prévues par la loi. Trois mois de prison avec sursis, 10 000 F d'amende et quinze mois de suspension du permis de conduire.

Voix blanche. Lors de l'énoncé de la condamnation, l'acteur a déplié son important corps à l'allure légèrement voûtée. Comme pour mieux montrer que le poids du délit confessé l'empêchait de déployer à plein ses gestes. Visiblement, hier matin, Gérard Depardieu n'est pas venu pour se donner en spectacle. Pantalon d'été blanc, vaste chemise bleu foncée sortie de la ceinture, mains parfois croisées dans le dos, il explique avec un air de contrition appliqué la folle épopée à deux-roues qui l'a conduit le 18 mai à abandonner le tournage d'Astérix pour aller de Clairefontaine (lieu de l'accident) à l'hôpital soigner sa blessure à la jambe. Les explications fournies par l'acteur sont simples, récitées d'une voix blanche et monoco