«Monsieur Jospin, maintenant, régularisez!» Le cri des sans-papiers et de leurs supporters résonnera cet après-midi sous les fenêtres du Premier ministre. Il signifie que les défenseurs d'une régularisation plus généreuse ont compris que l'obstacle se nomme Lionel Jospin, bien plus que Jean-Pierre Chevènement. Qu'ils combattent moins la machine administrative de la Place Beauvau que le choix politique fait à Matignon. Ils n'auront cependant pas grande chance d'être écoutés, et risquent même de crisper davantage le chef du gouvernement. Car Lionel Jospin ne veut rien entendre. C'est un sujet qui le fait monter rapidement en température. Nombreux s'y sont brûlés, pourtant bien placés dans son entourage, qui sont venus le chatouiller du côté de sa conscience. Sa position dite «d'équilibre» n'emporte pas l'adhésion de tous ses ministres. Certains, ou plutôt certaines, le lui ont fait savoir. Martine Aubry lui a dit son désaccord et tenté de plaider pour un peu plus de souplesse. En vain. Madame Jospin. Catherine Trautmann s'y est mise à son tour début juillet. L'occupation et la grève de la faim qui duraient au temple des Batignolles ont réveillé le réseau des cinéastes dont elle est la ministre de tutelle et brusquement agité la haute société protestante (HSP) dont elle est un membre actif. Michel Rocard, autre ténor de la HSP, s'est rendu au temple des Batignolles au chevet de son vieil ami Emmanuel Terray. L'ethnologue qui jeûnait par solidarité avec le troisième collectif
Manifestation de sans-papiers aujourd'hui.
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publié le 29 juillet 1998 à 6h45
(mis à jour le 29 juillet 1998 à 6h45)
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