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Libération

Emoi pluriel après la censure de la loi sur l'exclusion. Verts et MDC sont déçus, le lobby des propriétaires, satisfait.

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publié le 31 juillet 1998 à 6h53

Grincements de dents et satisfaction. Après la décision du Conseil

constitutionnel de retoquer sept articles de la loi sur la lutte contre les exclusions, votée le 9 juillet, la déception prévaut dans les rangs de la gauche. A contrario, les propriétaires immobiliers sont réjouis. Les «sages» ont en effet défendu le droit à la propriété face aux saisies immobilières et restreint le champ d'application de la nouvelle taxe sur les logements vacants, une mesure emblématique prévue au 1er janvier 1999 dans les communes de plus de 200 000 habitants (Libération du 30 juillet). Georges Sarre, député chevènementiste qui s'était fortement impliqué durant les débats, a réagi hier avec humeur: «Il semble que le Conseil voit les choses de bien haut et de bien loin et traite ces questions avec la rigueur sèche du juriste.» «C'est une décision digne du XIXe siècle», a ajouté le président-délégué du MDC. Gauche dépitée. Chez les Verts, on se félicite d'abord que le Conseil constitutionnel ait accepté le principe de la taxe, même restreint ­ «une victoire contre les nombreux recours de la droite» ­, sans cacher toutefois sa déception. «On trouve le Conseil très frileux. Finalement, le seul moment où l'on peut empiéter sur le droit de propriété, c'est pour la chasse"», rouspète Marie Anne Isler Beguin, porte-parole des Verts. A Paris, les élus de gauche sont dépités. «Est-il normal d'avoir en France 2 millions de logements vides d'un côté, et 200 000 SDF de l'autre, sans compter les 1,5 mi