Menu
Libération

Us et coutumes des élus de Lutte Ouvrière. Ils sont sept à siéger, sans concession, au conseil régional Nord-Pas-de-Calais.

Article réservé aux abonnés
publié le 31 juillet 1998 à 6h50

Lille, correspondance.

Il a suffi d'une pesante minute de silence pour donner le ton et convaincre que les conseillers régionaux de Lutte ouvrière (LO) ne seraient pas des élus comme les autres. Ce 30 mars, le conseil régional Nord-Pas-de-Calais élit son président. A l'ouverture des débats, le président de séance propose une minute de silence en hommage à Maurice Schumann, élu de l'assemblée régionale jusqu'à sa mort il y a quelques mois. Tous les conseillers se lèvent, sauf sept: les représentants de LO, qui, ostensiblement, ignorent l'hommage. Dans les travées, les insultes fusent. «Fascistes de gauche», éructe un conseiller RPR. Suspension de séance. Dans les couloirs, Nicole Baudrin ­ la présidente du groupe LO ­ se justifie: «Schumann était un ministre colonialiste et impérialiste.» Point barre.

Perplexité. L'assemblée régionale est ainsi prévenue. Les amis d'Arlette Laguiller ne feront aucune concession sur leurs thèses extrémistes. Depuis lors, l'ambiance au conseil est du même acabit: juste ce qu'il faut de courtoisie afin d'éviter que l'atmosphère ne devienne complètement irrespirable. On se côtoie, mais on ne se parle pas. Même la poignée de main requiert d'incommensurables efforts. «Alors que je m'apprêtais lors d'une réunion de commission à serrer la main à un élu LO, celui-ci m'a répondu: je ne salue pas un ancien ministre d'une république bourgeoise», raconte Jean Le Garrec, ancien ministre du gouvernement Mauroy. Un proche de Michel Delebarre, le nouveau prési