La florissante industrie du médicament a-t-elle du souci à se faire?
Martine Aubry, qui cherche à rationaliser les dépenses de santé, veut opérer un vaste ménage dans ce secteur. Les enjeux sont énormes. Cet automne, la ministre de la Solidarité présentera un programme consacré à la révision, catégorie par catégorie, des 5 200 médicaments remboursables à ce jour par la Sécu. En trois ans, l'ensemble des remèdes sera passé à la moulinette. Leur prix, tout comme la part de leur prise en charge, dépendra des résultats obtenus selon un unique critère: le service médical rendu. «Il ne faut plus appeler médicament celui qui n'en est plus un», vient de prévenir Gilles Johanet, le nouveau directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) dans un entretien à la République du Centre. De quoi rendre encore un peu plus nerveuse une industrie déjà censée trouver 1,8 milliard de francs d'économies d'ici à la fin de l'année pour endiguer les dérapages de dépenses d'assurance maladie. Or, jusqu'ici, les déremboursements de produits étaient rarissimes, en comparaison des «entrées», près de 600 par an. Certes, les précédents gouvernements ont joué de cette arme, notamment avec les antiasthéniques, qui combattent la fatigue. Et, depuis quelques années, les médicaments récents passent un examen tous les trois ans. Rien à voir avec la grande toilette qui se prépare.
En janvier, la Commission de la transparence un collège d'experts chargé de valider si le remède est bien utilisé en fo