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Libération

«Peu efficace», disait Jospin en janvier. Longtemps critiquée, la baisse des charges est au coeur de sa politique.

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publié le 25 août 1998 à 8h17

La question de la baisse des charges est le bout de sparadrap qui

colle aux doigts des socialistes français: ils souhaiteraient bien s'en débarrasser, mais elle revient toujours. La plupart des dirigeants du PS sont convaincus ­ à l'instar de la plupart des économistes ­, que l'une des causes du chômage en France tient au coût du travail trop élevé, surtout pour le travail faiblement qualifié (1). Beaucoup admettent en privé que si, pour un même taux de croissance, la France crée plus d'emplois qu'au début des années 90, c'est grâce aux baisses des charges décidées par les précédents gouvernements. Il faut donc aller plus loin, estime l'exécutif. Mais comment formuler cette conviction, qui est l'alpha et l'oméga du programme de la droite? Comment trouver un discours «de gauche» sur les charges, sans passer pour un gouvernement faisant des «cadeaux aux patrons»?

Boulevard. Au début des années 90, le thème n'effarouchait ni le PS, ni ses militants. C'est tout naturellement que le candidat Lionel Jospin à la présidentielle prônait la baisse des charges. Puis, brusquement, il a choisi de laisser le terrain à la droite. Les opposants à la baisse des charges, du PCF à Force ouvrière, se sont retrouvés devant un boulevard pour démontrer que ce thème était l'un des accessoires de la «pensée unique» voire de l'«ultralibéralisme». Devenu Premier ministre, Lionel Jospin n'a pas craint de surfer sur ce discours. S'exprimant le 21 janvier sur TF1 pour apaiser le mouvement des chômeurs, il