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Libération

Dans le duel qui l'oppose à Le Pen pour conduire la tête de liste FN aux élections européennes. Bruno Mégret joue la base contre le sommet.

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publié le 26 août 1998 à 8h19

«En politique, mieux vaut être soutenu par la base que pendu par le

sommet.» Bruno Mégret répète cette maxime depuis plusieurs années: il s'apprête à tenter de l'appliquer pour réussir sa révolution de palais. En misant sur un vote des instances du FN pour trancher la querelle qui l'oppose depuis le début de l'été à Le Pen au sujet de la tête de liste des élections européennes de juin 1999, il espère récolter les fruits de son lent travail d'implantation au sein de l'appareil. Mégret entend mobiliser son clan pour faire échec à l'intention de Le Pen, condamné à deux ans d'inéligibilité, de présenter son épouse Jany pour mener la liste. Le président du FN l'avait annoncé devant le bureau exécutif du parti d'extrême droite, le 6 juillet. «Ce n'est pas une bonne idée, je suis moi-même candidat. Quand le chef est empêché, c'est son second qui doit le remplacer», lui avait répliqué Bruno Mégret le lendemain en tête-à-tête (Libération des 11 et 18 juillet), avant de le répéter lundi dans une interview au Parisien. «En le disant publiquement, il a fait une grosse erreur», juge un membre du bureau politique. Il a en tout cas provoqué une grosse colère de Le Pen qui devrait s'exprimer demain, lors de son arrivée à l'université d'été du FN, à Toulon. En attendant, chacun des deux camps fourbit ses armes et recense ses troupes. Et l'avocat Georges-Paul Wagner, membre du bureau politique, semble le seul à croire que la tête de liste «n'est pas et ne sera pas vacante» puisqu'il reste à