Daniel Cohn-Bendit lâché dans l'arène de la gauche plurielle, ça
peut faire des dégâts. Dans une interview au Monde, lundi, il a accusé le gouvernement de «pratiques hégémoniques», le PS d'«opportunisme» et le PC de «nationalisme». Beaux débuts. Cet homme-là n'est tenu par rien, surtout pas par une discipline de gouvernement. Dans les états-majors de la gauche plurielle, on le regarde s'installer avec un rien d'inquiétude.
Contestataire. Le Parti socialiste ne lui répond pas. Il sait que l'ancien leader de Mai 68 peut mordre sur son électorat. Il a tout pour lui: un discours franchement proeuropéen qui n'a rien d'effrayant et en même temps l'histoire et le style d'un contestataire qui ignore la langue de bois. De là à redouter l'effet Dany après l'effet Tapie des européennes de 1994" Les socialistes ne se voient pas tomber jusque-là, tant que la cote de Lionel Jospin restera au beau fixe. Il reste au PS à se trouver un candidat. Pour l'heure, les défections tombent les unes après les autres. Ni Jacques Delors ni Elisabeth Guigou, dont les noms circulaient, n'ont envie de se lancer dans la course. Et le premier secrétaire, François Hollande, ne veut pas y risquer son autorité naissante. Alors, pour faire bonne figure, les socialistes font savoir qu'ils auront pour la première fois une plate-forme commune avec tous les sociaux-démocrates européens, et assurent, comme à chaque fois avant des élections européennes, que «le débat ne sera pas franco-français». A voir.
Dérobade. Côté