Lamoura, envoyée spéciale.
A la question «mais que cherchez-vous ici, Daniel Cohn-Bendit?» il répond: «Je prends mon pied.» C'est qu'il aime qu'on le chatouille, car les Verts, qui font de lui la vedette de leurs journées d'été dans le Jura, avaient de petites vérifications à faire avant de lui confier la tête de liste des européennes. La question est vacharde: «Avec ton talent et ta virtuosité, combien de discours peux-tu tenir selon le moment?» «Qu'est-ce que ça te fait si on te dit que Daniel Cohn-Bendit est à l'écologie politique ce que Tony Blair est aux travaillistes?»
Dany, comme ils l'appellent, se frotte les yeux, se tient la tête, visiblement de plus en plus lourde, et répond: «Non, c'est vrai, je ne suis pas antimilitariste.» «Je n'ai jamais dit que j'étais centriste.» A ses côtés, lors du débat consacré aux questions sociales dans la construction européenne, les Verts ont placé Christophe Aguitton, responsable du mouvement de chômeurs AC!. De quoi souligner la mine assagie de l'ancienne figure de Mai 68. Mais de quoi la déstabiliser.
Des péripéties comme celle-là, il en connaîtra d'autres sur son chemin de candidat Vert. Sans pour autant voir compromis ses rêves de retour. Il n'y a pas d'autre prétendant déclaré et sa feuille de route est prête: installer les Verts au-delà des 7%. S'il ne vient parler que d'Europe, il ne lui déplairait pas de faire un pied de nez à Lionel Jospin, qu'il trouve «autoritaire» dans sa gestion de la majorité plurielle: «Les élections eu