«Pas de réponse à la crise du politique»
Michel Laurent, PCF, secrétaire de la fédération de Seine-Saint-Denis Bourdieu se nourrit de la crise de la politique, de cette attente forte de changement qui doute des réponses proposées par la gauche de gouvernement. Cette radicalité monte d'autant plus que chacun voit bien que l'alternance aujourd'hui ne peut pas être à droite. Le PC est sur le même terrain que Bourdieu. Il ne nie pas la crise du politique. Mais, à partir de ce constat, il se pose la question de savoir comment construire une alternance crédible et durable.
C'est sur ce point que nous différons: Bourdieu n'apporte pas de réponse à cette question. Or, le mouvement social ne peut pas trouver de débouché durable sans que la politique joue son rôle. Bourdieu, lui, reste dans une posture de surplomb. Personne ne peut se contenter de ça. D'autant que, s'il oblige les politiques à réfléchir, il n'est pas le seul, le mouvement des chômeurs, le mouvement de l'école en Seine-Saint-Denis aussi. Mais la crise est trop sérieuse pour qu'on s'arrête aux formes. Il faut que chacun accepte de traiter le terrain de l'autre.
«Un sens aux révoltes quotidiennes»
Annick Coupé, secrétaire générale de SUD-PTT On a un paysage syndical et un mouvement associatif éclatés. L'intérêt de Bourdieu, c'est qu'il essaie de mettre un peu de liant entre tout ça. Bourdieu sort l'intellectuel du schéma du compagnon de route et fait se rencontrer les gens qui ont la pratique du terrain et ceux qui réfléchissent. Il apporte ainsi quelque chose au mouvement social. Il donne du sens