Toulon, envoyé spécial.
Le Pen en a gros sur le coeur. Arrivant hier matin à Toulon (Var) pour participer à la 14e université d'été du FN, il n'a pas tenu plus de deux minutes avant de s'épancher. A peine entré dans le hall du luxueux palais Neptune, qui accueille depuis lundi 600 cadres du parti d'extrême droite, il rappelait les tables de la loi frontiste, foulées au pied par le délégué général Bruno Mégret: «Au FN, c'est le président qui établit la liste des élections européennes et qui la conduit. Je pense qu'il n'y a pas de raison que cela change.» Avis à celui qui a répété publiquement au début de la semaine qu'il postulait à la tête de liste du scrutin de juin 1999 si la condamnation de Le Pen à deux ans d'inéligibilité était confirmée en appel, puis, éventuellement, par la Cour de cassation. «Malheureusement, il fait ses confidences à la presse plutôt qu'à son président. Il aurait pourtant de bonnes raisons de se méfier», a assené Le Pen.
Corde sensible. Pour étouffer les velléités putschistes de son lieutenant, le président du FN a joué sur la corde sensible des militants et tenté de réveiller leur légitimisme: «Le FN a été fondé par Jean-Marie Le Pen, conduit par lui depuis vingt-cinq ans, avec un certain succès. Par conséquent, il n'y a pas de raison que cela ne se poursuive pas!», a-t-il lancé. Puis, évoquant son «habitude de l'adversité», il a souligné qu'il avait «jusqu'à présent toujours vaincu» les trahisons et qu'il ne manquerait pas de «débusquer» d'éventue