Lamoura, envoyée spéciale.
L'excursion d'un ministre socialiste chez les Verts est, par les temps qui courent, devenue chose banale, mais pas forcément facile. Claude Bartolone le sait bien, qui est venu hier débattre de la Ville, dossier dont il a la charge au gouvernement, au centre de vacances de Lamoura (Jura) où se tient l'université d'été du parti écologiste. Son regard s'allume quand vient le tour de parole de Daniel Cohn-Bendit. La future tête de liste des Verts aux élections européennes a de beaux restes de Mai: «Tu dis qu'il faut rendre la parole aux adultes. J'ai fait huit ans comme adjoint au maire à Francfort, ville qui compte 30% d'immigrés. J'y ai compris que l'on n'arrivera à changer quelque chose que si on donne des signes de reconnaissance. L'argent ne sert à rien si les méthodes politiques restent les mêmes. L'incivilité, l'agressivité, c'est la révolte suicidaire de jeunes que l'on n'a jamais reconnus. Si on n'écoute pas les jeunes, la parole de l'adulte, ce sera toujours de la morale.» Réminiscence du «sois jeune et tais-toi», slogan de 68. Effet de salle garanti.
Marre de Zidane. Et ça continue. Stéphane Pocraine, jeune Black venu des quartiers de Massy (Essonne), militant chez les Verts depuis un an. «Monsieur le ministre des sauvageons puisque c'est comme ça qu'on nous appelle au gouvernement (Jean-Pierre Chevènement, ndlr) , j'en ai marre qu'on me parle de Thuram et Zidane. On en a marre de l'intégration par le sport. Alors, monsieur le ministre d