Menu
Libération

Dépistage du cancer du sein: le boycott des radiologues. Ils protestent contre les mesures d'économie décidées par Aubry.

Article réservé aux abonnés
publié le 1er septembre 1998 à 10h54

Dans la guérilla sur les dépenses maladie qui oppose Martine Aubry

et les radiologues, tous les coups sont permis, même ceux contraires à la déontologie. Hier, la Fédération des médecins radiologues (FMR) a annoncé la suspension de sa participation «sans délai à toutes les campagnes de dépistage du cancer du sein en cours». A cela s'ajoute plusieurs journées de grève, hors urgences, les 23, 24 et 25 septembre. La décision de s'en prendre à un programme de santé publique adopté à l'unanimité samedi par le conseil d'administration du syndicat, et annoncé hier, constitue «la ligne de défense de la profession» face aux mesures d'économie demandées par la ministre de la Solidarité pour endiguer le dérapage des dépenses maladie constaté depuis plusieurs mois. Aux radiologues, elle avait réclamé en juillet 450 millions de francs puis, faute d'accord, elle avait décidé de baisser de 13,5% la lettre clé «Z1» qui régit la tarification des principaux actes de cette profession, le temps de récupérer la mise. Une mesure entrée en application le 13 août, à la grande fureur des intéressés. Hier, les radiologues n'y sont pas allés avec le dos de la cuiller. «Une prise d'otage? On peut dire la même chose de l'Etat. Il est nécessaire, pour nous, de prendre des mesures assez fortes. De toute façon, à titre individuel, les femmes peuvent toujours se faire faire une mammographie», affirme Jean-François Mazoyer, président de la FMR. Les campagnes de dépistage ont été mises en place progressivem