Un casse-tête pour le PC et l'extrême gauche que ces européennes qui
se profilent. Tous deux sont à la recherche de têtes de liste à même de leur garantir un score honorable. Et, faute de locomotives évidentes, voilà qu'ils se mettent à songer aux leaders du «mouvement social». Ceux du mouvement des chômeurs de l'hiver dernier sont sur les lèvres de beaucoup. Christophe Aguiton, pour la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), et Richard Dethyre, pour le Parti communiste. Après tout, les Verts ont bien adopté l'ex-figure de proue des étudiants de 68, Daniel Cohn-Bendit, rangé des barricades depuis belle lurette. Le mouvement des chômeurs, lui, a l'avantage d'être récent, de porter les couleurs d'une nouvelle radicalité et d'avoir à sa tête des leaders politisés. La tentation est là: reprendre sur les listes électorales un peu de cette popularité gagnée dans la rue. Refus. Ainsi, la LCR, qui négocie un rapprochement électoral avec sa soeur ennemie, Lutte ouvrière, pensait avoir trouvé la réponse en la personne de Christophe Aguiton. Ce militant trotskiste de 44 ans est l'un des fondateurs du syndicat SUD. Charismatique, à l'aise dans les discours, il est aussi l'un des piliers d'Agir ensemble contre le chômage (AC!), l'une des quatre associations très actives durant les occupations, l'hiver dernier, des antennes Assedic. Et l'un des animateurs les plus virulents des Marches européennes contre le chômage. Problème: Aguiton refuse d'être tête de liste. «Ce serait très mal vécu