Pas de vagues. Surtout pas de vagues. Jacques Chirac semble avoir
l'éternité devant lui. Et c'est à la petite semaine que le chef de l'Etat gère sa rentrée politique, le compteur toujours bloqué sur le mondial, qui l'a propulsé au top des sondages. D'où son mot d'ordre lancé à l'occasion de la remise de la Légion d'honneur aux 22 joueurs de l'équipe de France de football la semaine dernière: «Je voudrais que les Français retrouvent ["] le souffle de la Coupe du monde ["] pour aborder les semaines et les mois qui viennent avec un moral de vainqueur.» Message basique.
Chirac ou le chaos. D'abord à l'adresse de la droite. Si lui a le moral «Ou je suis en position de me représenter et j'ai une chance de l'emporter. Ou je ne le peux pas et alors personne n'a de chance à droite», martèle-t-il à ses visiteurs il n'en va pas de même de l'opposition. Divisés, plombés par le FN depuis les régionales, le RPR et l'UDF, atomisés en multiples chapelles, traînent les pieds pour le relayer dans cette cohabitation qui s'annonce longue.
Question de tempo. Chirac n'entend pas brusquer les échéances même s'il rêve à la reconquête. «La cohabitation ira jusqu'au bout. Il a tout intérêt à user Lionel Jospin, voire un second Premier ministre socialiste», pronostique un conseiller de l'Elysée. «Il doit s'armer de patience, attendre que les autres fassent de grosses conneries et que nous arrêtions d'en faire», ajoute un autre. Si cette course de lenteur lui permet de jouer dans le registre consensue