Les deloristes n'entendent pas rester sur le banc de touche de la
majorité plurielle. Réunis à Lorient ce week-end pour leur traditionnelle réunion de rentrée, les membres du club Témoin n'ont pas boudé leur soutien au Premier ministre. Quinze mois après l'arrivée au gouvernement de nombre de leurs fidèles (Martine Aubry, Ségolène Royal, sans parler de François Hollande à la tête du PS), et à l'aube de la campagne pour les européennes, ce club de réflexion de coloration démocrate-chrétienne a rappelé ses engagements. A la suite de Jacques Delors, qui a lancé un appel pour «politiser l'Europe», ils ont plaidé en faveur de l'élection par les députés européens du président de la Commission, afin que celui-ci ait clairement une couleur politique. Mais ils ne se sont pas immiscés dans les affaires intérieures du PS en abordant la question de la tête de liste socialiste aux européennes. Ils ont seulement regretté que François Hollande ne veuille pas se lancer dans la course. Le débat qui les a divisés est celui sur le cumul des mandats. «On a fait une loi moralisatrice avec une mesure absurde qui interdit aux maires de communes de 1 000 habitants de briguer un mandat de député, alors que ces petits exécutifs locaux n'ont que des pouvoirs minimes», s'est plaint Jean-Pierre Balligand, député et président PS du conseil général de l'Aisne. Mais tous se sont accordés sur la nécessité d'approfondir la décentralisation et de revaloriser la fonction des députés, qui «éprouvent une grande f