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Libération

Déjeuner étouffe-couacs pour la majorité. Malgré les divergences, personne n'a quitté la table de Jospin.

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publié le 8 septembre 1998 à 11h21

A la table de Matignon, la majorité plurielle sait se tenir. Lionel

Jospin, qui la recevait hier midi pour un déjeuner en passe de devenir un rituel, a pu avoir quelques assurances sur la durée de son attelage. Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, Alain Bocquet, son alter ego du PC, Guy Hascoët pour les Verts, Georges Sarre pour le Mouvement des citoyens et Michel Crépeau pour les radicaux, sont venus avec quelques-unes de leurs priorités griffonnées sur le papier. Mais sans rien qui puisse fâcher. Il faut dire que le Premier ministre y a mis du sien. Il a par exemple reconnu s'être trompé en engageant au printemps dernier une réforme du mode de scrutin des élections européennes ­ retirée faute de soutien au début de l'été. «Je n'avais pas bien compris, pas bien analysé que c'était pour vous un problème à ce point. On ne voulait pas imposer une alliance forcée avec le PS. Moi qui suis tellement rétif aux pressions, je ne suis pas pour en imposer aux autres», a-t-il plaidé. Verts et communistes étaient partis en vacances bougons, crispés et fatigués de ce qu'ils appellent l'«hégémonisme socialiste». Voilà qui est fait pour les rassurer. Compassion. Car Lionel Jospin pressent que l'année qui vient ­et qui s'achèvera avec les élections européennes de juin 1999­ peut être difficile pour la cohésion de sa majorité. Chacun cherchera à s'identifier sans rompre. Les Verts se sont choisi, en la personne de Daniel Cohn-Bendit, un personnage bouillonnant et imprévisible