François Santoni, l'un des responsables d'A Cuncolta, entend
démissionner du mouvement: il a envoyé plusieurs lettres en Corse pour expliquer sa décision, qui ne sont semble-t-il pas encore parvenues à destination. Santoni, 37 ans, incarcéré depuis bientôt deux ans, devrait être jugé au début de l'année pour une affaire de racket sur le golfe de Sperone, à l'extrême sud de l'île. Le secrétaire national pour la Corse-du-Sud reprocherait à son organisation «sa radicalisation» et «son jusqu'au- boutisme». A Cuncolta Indipendentista, façade légale du FLNC-canal historique, avait réélu Santoni le 13 juin à la tête de son exécutif, avec Charles Pieri, son homologue pour la Haute-Corse. Le mouvement assure «avoir appris la nouvelle par la presse» et «attend une éventuelle confirmation».
En fait, la Cuncolta sait depuis déjà quelque temps que Santoni veut partir. C'était l'homme des négociations clandestines avec le gouvernement, une politique qui a objectivement échoué depuis l'attentat à la mairie de Bordeaux en mai 1996.
C'est désormais Charles Pieri qui a la main, et la Cuncolta noue des contacts privilégiés avec Paul Giacobbi, le président radical du conseil général de Haute-Corse. Là-dessus, chacun garde dans l'oreille l'avertissement, le 28 juillet, du FLNC, pour qui «il est facile de prévoir que les mois à venir seront lourds d'événements parfois dramatiques».
La démission de Santoni lui permet ainsi à la fois d'aborder son procès plus calmement, de prendre ses distances avec d'