La commission Glavany, après six mois d'enquête, n'a pas souhaité
tourner autour du pot, et «le rapport d'enquête parlementaire sur l'utilisation des fonds publics en Corse» remis hier au Premier ministre est sans concessions. La commission de trente députés (non corses) de tous bords, présidée par le socialiste Jean Glavany, a été mise sur pied le 3 mars, après l'assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février à Ajaccio. Le rapport de 600 pages, adopté à l'unanimité, a été rédigé par Christian Paul, député PS de la Nièvre. Il appelle les «gouvernements de France» à maintenir «la ligne directrice» suivie sur l'île par le préfet Bonnet et demande «que soit définitivement abandonnée l'idée que la paix civile s'achète ou se vend à coup de nouvelles dérogations fiscales, de dettes effacées ou d'amnisties excessives».
La commission apporte peu de révélations, mais, s'appuyant sur une centaine d'auditions à huis clos, jette une lumière crue sur les «fraudes», les «pratiques abusives» et l'«inconstance» de l'Etat depuis un quart de siècle.
Le constat Premier constat: les 250 000 habitants de l'île de Beauté sont les victimes des «carences de l'Etat de droit». «La veuve n'a pas la garantie que l'assassin sera châtié, la victime d'un plasticage que l'auteur en sera recherché activement, le juge que sa sécurité est assurée et le contribuable que la dépense publique est engagée selon les règles», résument les députés.
Ils relèvent l'«attitude ambiguë» des Corses face au droit et aux règl