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Libération

Les lepénistes jubilent et Mégret ne renonce pas. Il attend que la justice tranche sur l'inéligibilité de Le Pen.

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publié le 10 septembre 1998 à 11h31

Au FN, même l'unanimité donne lieu aux exégèses les plus

contradictoires. Et le consensus y prend des allures de dialogue de sourds. Réuni pendant plus de six heures, le bureau politique a accouché mardi soir d'un communiqué rédigé par le secrétaire général, Bruno Gollnisch, et approuvé par la totalité de la quarantaine de membres présents. La direction du parti d'extrême droite y renouvelle sa «totale confiance» en Le Pen et le «mandate pour constituer, conduire et animer la liste qui portera, lors des prochaines élections européennes, les couleurs du FN». Une motion qui témoigne, selon un participant, de «l'esprit d'apaisement et d'unité» dont le FN a voulu faire preuve à l'approche de la grand-messe militante de la fête des Bleu-Blanc-Rouge des 19 et 20 septembre.

Pas de novation. Mais le cessez-le-feu aura été de courte durée. Car les lepénistes pur jus ont aussitôt interprété l'adoption de cette motion comme une capitulation de Bruno Mégret. Au cas où la justice confirmerait la condamnation de Le Pen à deux ans d'inéligibilité, le délégué général du FN réclame toujours, en effet, un vote du comité central pour désigner la tête de liste de substitution. «Toute ambiguïté est désormais levée, se réjouit Samuel Maréchal, patron du Front national de la Jeunesse. Le soutien à Jean-Marie Le Pen est total et unanime.» «Nous avons éliminé tout malentendu quant à l'identité de celui qui constituera la liste», renchérit Gollnisch, qui estime qu'«il n'y aura pas de novation par rappo