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Libération

Corse: une dérive, deux responsabilités. Le rapport parlementaire, diffusé hier, met en cause l'Etat et les pouvoirs locaux.

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publié le 11 septembre 1998 à 11h37

Les parlementaires se sont employés hier à faire passer la pilule et

leur rapport (1) auprès de l'opinion corse. «Nous nous étions engagés à dire toute la vérité, a expliqué hier matin Jean Glavany, le président de la commission d'enquête, c'est un constat sans fard, accablant, les dysfonctionnements sont généralisés.» Mais la commission estime que mettre en accusation les Corses «n'a pas de sens», notamment vis-à-vis de «nos concitoyens de l'île qui paient leurs impôts». Seule «une minorité est responsable, a souligné le rapporteur Christian Paul, la majorité est victime. Ce rapport est un exercice de vérité et de démocratie, ce peut être un mode d'emploi: aux Corses de s'en emparer».

«Fuite en avant». La thèse centrale du rapport tourne autour d'une «double responsabilité»: celle de l'Etat, d'abord, plutôt alarmante. Celle des «pouvoirs locaux» ensuite, qui ont certes un «réel sentiment d'impuissance», mais dont la «gestion approximative» et la «stratégie du toujours plus» constituent une «véritable fuite en avant».

Une partie du message est d'ores et déjà passée. Le rapport «va dans le bon sens», a estimé Jean-Guy Talamoni, tête de liste d'A Cuncolta Indipendentista, qui se félicite de l'«acte de contrition de l'Etat» et attend le «passage de la parole aux actes». Il n'a pas dû lire les observations sur Bastia Securita, présentée par la commission comme «l'officine sociale de la Cuncolta, c'est-à-dire le FLNC-Canal historique», une société qui a le «monopole du transport de