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Libération

Trois scénarios pour la couverture maladie universelle. Un projet de loi devrait être déposé avant l'hiver.

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publié le 11 septembre 1998 à 11h37

Attendue, prévue et toujours repoussée, la couverture maladie

universelle (CMU) est enfin sur la table du gouvernement. Dans la foulée du rapport confié au député Jean-Claude Boulard (PS, Sarthe) et dévoilé hier, un projet de loi devrait être déposé, selon Martine Aubry, «au Parlement dans les plus brefs délais, et au plus tard avant la fin de l'automne». Ceci pour régler l'urgence: 150 000 personnes (0,3% de la population) n'accèdent pas à un régime de base de sécurité sociale et près de 7 millions (12%) ne bénéficient d'aucune couverture complémentaire. Ceux-là renoncent à toute une série de soins ou même à des consultations de médecine de ville. Et la situation se dégrade: de 1992 à 1994, deux millions d'assurés sociaux n'ont plus eu les moyens de se payer une mutuelle. Selon Boulard, «le ticket modérateur n'a jamais rien modéré et s'est transformé en ticket d'exclusion». «Face à cette situation inacceptable, le gouvernement a décidé de mener une réforme d'ampleur de la protection sociale», écrivait, en juin, Lionel Jospin dans la lettre de mission de Jean-Claude Boulard. «Cette réforme doit permettre aux personnes en situation de précarité de se faire soigner comme les autres», ajoutait le Premier ministre. Le problème n'est pas nouveau: en 1995, Alain Juppé avait ouvert le dossier dans son chantier sur la Sécu. L'idée alors avancée était celle d'une «assurance maladie universelle», soupçonnée par Boulard de «servir de pavillon à des régressions vers des minima de presta