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Libération

L'euro expliqué aux communistes.

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publié le 12 septembre 1998 à 11h41

Ce week-end, Bercy s'est doté d'une annexe. Un stand parmi les 800

qu'accueille la fête de l'Humanité. Au temps de la majorité «plurielle», il ne faut pas rater une occasion de faire valoir la cohésion gouvernementale. Bercy occupera donc 80 m2 de terrain à l'intention des 600 000 visiteurs de la Courneuve. Affiches, tracts et livrets pédagogiques à l'appui, des fonctionnaires du ministère de l'Economie et des Finances vont y faire la promotion de l'euro, monnaie européenne appelée à se substituer au franc et, comme telle, fort décriée par tout bon militant communiste, fût-il «mutant» huiste. Ce paradoxe ­ l'euro invité là où font la fête ceux qui l'abhorrent ­ se justifie aisément avec un brin de dialectique. Pour Thierry Mercieca, organisateur de la fête de l'Huma, «on n'a certes pas les mêmes positions que Bercy sur nombre de sujets mais la fête de l'Humanité est un lieu d'expression, et il ne faut pas débattre seulement entre nous». Michel Le Clainche, conseiller technique à Bercy, précise: «Dans une ambiance bon enfant, on pourra expliquer l'euro, écouter les interrogations des gens, et le tout pour une somme raisonnable: 160 000 francs le stand, soit moins cher qu'au congrès de l'investissement.» Cerise sur le gâteau, Dominique Strauss-Kahn débat samedi de la crise financière avec Paul Boccara, l'économiste du PC, et Francis Wurtz, ancienne tête de liste aux européennes. Rien de tel pour un ministre souvent taxé de libéral que d'apparaître sur des lieux supposés réfrac