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Libération

La droite patauge dans le Pacs. L'opposition hostile craint de passer pour archaïque.

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publié le 12 septembre 1998 à 11h41

Pacs, ou «piège à cafouillage posé par les socialistes». Voilà, en

somme, ce que veut dire, pour la droite, le pacte civil de solidarité: un nid d'embrouilles. L'opposition s'exprime, s'offusque, s'oppose, parle famille, enfants, morale, tolérance pour quelques-uns, catéchisme pour quelques autres. En fait, elle se débat. Plus le gouvernement toilette son projet, plus la chausse-trape se referme.

Aujourd'hui, en petit comité, Alain Juppé ne sait plus trop: «Passer mon écharpe pour marier des homosexuels, non! Mais maintenant que les socialistes en sont sortis, je m'interroge.» Edouard Balladur n'est pas plus catégorique: «Je m'interroge, dans cette affaire. Du moment qu'il n'y a ni mariage homosexuel ni possibilités d'adoption en leur faveur, je ne suis, a priori, pas hostile à ce projet"» Le doute s'est même insinué sur les banquettes élimées du Sénat. Mercredi, devant la commission des lois, Daniel Hoeffel, sénateur du Bas-Rhin, confesse son désarroi: «Tout démocrate-chrétien que je suis, je reconnais que depuis trente ans nous vivons une crise du mariage.» Jean-Paul Delevoye, sénateur RPR du Pas-de-Calais, enfonce le clou: «J'estime nécessaire un statut du concubinage qui protège la vie à deux, notamment dans le cas des familles incertaines.»

Lettres indignées. Alain Madelin, le libéral, avait pris de l'avance. En octobre 1997, dans une interview à Libération, il se déclarait favorable à un «certificat de vie commune» pour les homosexuels: «A côté du mariage, il existe, de f