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Analyse

Le gymkhana qui attend Robert Hue.Parmi les multiples épreuves à hauts risques: les élections européennes.

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publié le 14 septembre 1998 à 9h31

Quitte ou double? Les dix prochains mois, qui courent jusqu'aux

élections européennes de juin 1999, s'annoncent périlleux pour Robert Hue. Sa stratégie de participation au gouvernement de Jospin est en jeu. Depuis le printemps, il fait du surplace. Alors qu'il avait fait de l'entrée de ministres communistes dans l'équipe Jospin l'alpha et l'oméga de sa politique, son influence semble en panne. Ses propositions sont régulièrement retoquées par le Premier ministre (sur l'ISF, par exemple) et il subit camouflet sur camouflet à chaque privatisation. Mais le secrétaire national du PCF a choisi: il continuera dans sa voie, dût-elle être tumultueuse et contestée. A l'intérieur du parti, le maire de Montigny-lès-Cormeilles doit faire face à une grogne de la base, pour l'heure diffuse, sur le thème «à quoi sert le PCF?». Le groupe communiste à l'Assemblée, tout aussi «pluriel» que la majorité de Jospin, a gagné son autonomie vis-à-vis du parti ­ ce que son rusé président, Alain Bocquet, présente comme un acquis. Quant au bureau national du PCF, les désaccords n'y sont pas rares. A l'extérieur, il est confronté à cette «gauche rouge» incarnée par les duettistes du trotskisme français, Arlette Laguiller et Alain Krivine, avides de «plumer la volaille» communiste. Hue a eu beau leur tendre la main, s'adresser au mouvement social, faire des appels du pied à Pierre Bourdieu, rien n'y a fait. «Hue navigue à la godille», assure un refondateur communiste proche de Guy Hermier.

Référendum. D