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Libération

Pasqua titille l'européen de l'Elysée. Il répète son envie de monter une liste aux européennes.

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publié le 14 septembre 1998 à 9h31

Le Sambuc envoyé spécial

La messe est dite. Pas de Coca: du Gambetta-limonade, boisson à base de sirop de figue. Pour le café, une précision: «On n'accepte pas les euros.» Au premier forum de Demain la France, le mouvement de Charles Pasqua, qui s'est tenu ce week-end en pleine Camargue, au Sambuc, il y a des choses avec lesquelles on ne rigole pas: «La souveraineté et l'indépendance de la France.» L'ancien ministre de l'Intérieur, qui clôturait hier ces journées, a agité une nouvelle fois sa volonté de présenter une liste aux européennes si le traité d'Amsterdam était adopté par le Parlement et non par référendum.

«Il faut que le débat ait lieu. Pour l'instant, tout est fait pour qu'il ne se déroule pas», dit-il, prenant de plus en plus ouvertement ses distances avec Jacques Chirac et Philippe Séguin. Alors, ce débat, il l'ouvre. La crise monétaire, qui semble épargner l'Europe, pousse sur la défensive les eurosceptiques. Pasqua en a conscience. Et tient à battre en brèche «les vertus thaumaturges» de l'euro élevé au rang de «bouclier». «Une monnaie n'a jamais protégé personne, remarque-t-il. Dans ce monde un peu fou dans lequel nous entrons, la croyance aveugle dans l'euro me rappelle exactement la vénération qui entourait la ligne Maginot. Vous n'auriez pas trouvé un homme politique français en 1938 pour douter de l'invincibilité qu'elle nous garantissait. Seul le jeune colonel de Gaulle s'époumonait en pure perte.» Vision. Pasqua n'accuse pas ouvertement Chirac de tourner