Quand ils sont dans la même pièce, plus rien d'autre ne compte. Mardi 8 septembre, des responsables socialistes réunis par Lionel Jospin à Matignon pour discuter du financement de la Sécurité sociale l'ont constaté à leurs dépens. «Franchement, je me suis demandé ce qu'on faisait là. C'était une partie de ping-pong entre eux deux», grogne un participant. En public, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn jouent sans faillir l'entente cordiale. Interrogée dimanche soir à TF1 sur ses relations avec son collègue, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité affirmait, avec un large sourire: «Chacun compte avec sa personnalité, et nous en avons beaucoup dans ce gouvernement. Cette année, nous nous sommes mis d'accord (avec Strauss-Kahn, ndlr) sur mon budget sans qu'il y ait besoin de l'arbitrage de Lionel Jospin. C'est une première! Comme quoi, entre un ministère dépensier et un ministère des Finances, on peut s'entendre.» La formule est délicate et masque la violence des rapports entre la rue de Grenelle et Bercy. Persiflage et harcèlement. De part et d'autre, le plus petit prétexte est bon pour s'envoyer des vacheries. «Les Finances voulaient rabioter les dépenses sur le sida au motif qu'on en meurt moins aujourd'hui», persifle l'entourage d'Aubry. Les «affreux» d'en face s'estiment pour leur part «harcelés» en permanence par les revendications de la numéro 2 du gouvernement. «Elle monte au créneau sur tous ses dossiers, comme si sa vie en dépendait, ironise un proche de Strau
Aubry-Strauss-Kahn: enquête sur une inimitié de moins en moins discrète.
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publié le 15 septembre 1998 à 9h37
(mis à jour le 15 septembre 1998 à 9h37)
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