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Libération

François Santoni explique les raisons de sa démission d'A Cuncolta. Le leader emprisonné refuse les nouvelles orientations du parti corse.

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publié le 15 septembre 1998 à 9h37
(mis à jour le 15 septembre 1998 à 9h37)

Bastia, envoyé spécial.

François Santoni, secrétaire national pour la Corse-du-Sud du parti nationaliste A Cuncolta, avait envoyé la semaine dernière une petite lettre très sèche à ses collègues pour leur annoncer sa démission. Hier, il a précisé sa pensée, dans une longue missive écrite depuis la prison de la Santé, à Paris, où il attend d'être jugé pour une affaire de racket. La lettre, publiée par le journal la Corse, si elle n'est pas plus aimable pour les proches du FLNC-Canal historique, est plus détaillée. Et Santoni, même si on le sent singulièrement isolé, tente de prendre date dans l'histoire du nationalisme.

Aujourd'hui, l'ex-chef va plus loin, notamment dans l'amertume. «Tout d'abord, j'ai appris le changement de nom de la Cuncolta et son option pour l'indépendance lors d'une audition chez le juge. J'accepte d'être taillable et corvéable à merci, j'assume même le pire à dater du moment où j'en suis averti. Mais je refuse que l'on utilise mon nom auprès des militants pour faire passer une ligne qui, au demeurant, peut être majoritaire.» Etrange entrée en matière: A Cuncolta Naziunalista est devenue le 13 juin A Cuncolta Indipendentista, et son exécutif a été élu quinze jours plus tard. François Santoni était candidat, et il a été réélu, pas vraiment à la surprise générale, secrétaire général pour la Corse-du-Sud, Charles Pieri l'étant pour la Haute-Corse. Il est incarcéré depuis maintenant 21 mois et attend, pour le début de l'année prochaine, son procès. Mais il a