Le mardi 25 août, recevant Dominique Strauss-Kahn, le Premier ministre lui a passé un savon mémorable. Motif de son ire: un article de Libération racontant comment le dossier des cotisations patronales avait provoqué un nouveau pic de tension entre le ministre des Finances et sa collègue de l'Emploi, Martine Aubry. Laquelle, quelques jours plus tard, a eu droit à son tour à une scène de remontrance. Tout comme, peu après, Claude Allègre se faisait vertement rappeler à l'ordre pour avoir, sur Europe 1, qualifié d'«alarmant» l'état de santé de Chevènement.
Non aux parasitages. Après quinze mois de pouvoir, Lionel Jospin continue de surveiller l'image de son gouvernement comme le lait sur le feu. Son obsession: éviter les parasitages de son message politique. «C'est un homme qui, le matin, lit Libé de la première à la dernière ligne; et l'après-midi, le Monde, de la même façon. Rien ne lui échappe», raconte un proche. Un jour, c'est un dessin de Plantu en une du Monde, le représentant un cigare au bec à cause de l'accélération des privatisations, qui le plonge dans une fureur noire. Une autre fois, un article de France-Soir annonçant les prochains déplacements à l'étranger du Premier ministre et titré «Jospin se balade» lui fait froncer les sourcils: «Il faudra faire attention à ne pas prêter le flanc à la critique», à ne pas donner l'impression de préférer les voyages aux affaires intérieures. Et lorsqu'il repousse la réforme des cotisations patronales, c'est,