Les élus de droite aiment bien discuter. Même dans Minute,
l'hebdomadaire d'extrême droite. Même avec les dirigeants du FN. Pendant que les chefs des partis d'opposition crient au loup et ne jurent que par une politique de cordon sanitaire autour du FN, plus d'une dizaine de personnalités UDF et surtout RPR se sont exprimées tout l'été dans les colonnes de Minute, journal que la direction du FN classe parmi «la presse amie». Dès le lendemain des régionales, Renaud Muselier, député RPR des Bouches-du-Rhône, premier adjoint au maire de Marseille et membre de la direction du mouvement gaulliste, se prête au jeu de l'interview et explique que «le Meccano de l'union UDF-RPR est maintenant insuffisant pour gagner». L'hebdomadaire titre évidemment là-dessus. Il a trouvé son créneau pour «mouiller» les élus de droite. Il ne le lâchera pas. Cette stratégie colle à l'engagement idéologique de la direction de l'hebdomadaire, proche du FN, dont la rédaction est dirigée par Jean-Claude Valla, cofondateur du Grece, le laboratoire de l'extrême droite païenne.
Accords. Parmi les invités de Minute, certains ne font pas dans la dentelle. Marc Fraysse, vice-président de la région Rhône-Alpes exclu du RPR, estime dans l'édition du 6 mai qu'«il n'y a pas de honte à accepter les voix des représentants ou des électeurs du FN». Le 20 mai, François Guillaume, député de Meurthe-et-Moselle chassé du RPR pour avoir mené une liste dissidente aux régionales, franchit un pas de plus en considérant qu'«il fa