François Bayrou est désormais contraint de faire avec ce qu'il a.
Hier soir, il devait être élu par les militants pour succéder à François Léotard à la tête de l'UDF. Un rêve de jeune homme ambitieux. Qui a pris l'eau. La confédération est aujourd'hui amputée de la majeure partie des garnisons libérales, parties avec Alain Madelin. Elle n'est pas non plus le parti fusionné qu'il appelait de ses voeux. Craignant que d'autres le quittent, le président de Force démocrate a dû freiner la cadence. Il a tout de même obtenu des composantes de la confédération la mise en place d'une organisation plus unitaire (carte unique d'adhérent, regroupement des services des différents partis en un siège commun).
Parcours sans faute. Bayrou est un pur produit UDF. Fils d'agriculteurs, né le 25 mai 1951 à Bordères (Pyrénées-Atlantiques), agrégé de lettres classiques, il adhère à 21 ans au Centre des démocrates sociaux. Et gravit rapidement tous les échelons de la famille centriste. Parcours sans faute, de l'ombre à la lumière. Il est successivement chargé de mission au cabinet de Pierre Méhaignerie alors ministre de l'Agriculture, membre du cabinet d'Alain Poher au Sénat, puis, en 1984, conseiller du président du Parlement européen Pierre Pflimlin. Deux ans plus tard, il est élu député de son département.
Le début des années 90 est très prometteur pour ce catholique pratiquant et père de six enfants: président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, puis ministre de l'Education nationale en 1