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Libération

«Mitterrand est une formidable macedoine». Dans sa biographie, Lacouture restitue la complexité du personnage.

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publié le 17 septembre 1998 à 9h51

Fallait-il encore un ouvrage sur Mitterrand? Il suffit de s'y

plonger pour s'apercevoir qu'au long catalogue des écrits consacrés à l'ancien Président il manquait bien le Mitterrand de Lacouture, appelé à devenir la référence (1). Blum, Mendès, de Gaulle, il était logique qu'après avoir portraituré ces trois-là, le premier biographe de France s'attaque à l'homme qui a durablement installé la gauche au pouvoir. Lacouture l'eût-il délaissé, Mitterrand se serait sans doute inquiété encore davantage de sa place dans l'Histoire. Entrer dans le panthéon du Bordelais, c'était le soulagement d'être assuré d'une part d'éternité. De ces rencontres avec l'ancien Président au soir de sa vie, de son enquête, Lacouture ne rapporte guère de révélations. Au temps du Monicagate, il lui fait bon ne pas chercher à connaître qui était la jeune femme pour laquelle Mitterrand sèche la réunion constitutive du gouvernement Mendès. Lacouture ne court pas l'anecdote, même s'il ne la dédaigne pas quand il raconte que l'ex-chef de l'Etat faillit entrer à l'académie Goncourt dans les années 90. Mais ce n'est point l'inédit qui fait la valeur de l'ouvrage. C'est son ampleur, sa finesse, sa justesse dans la restitution de la complexité de plus d'une moitié de siècle dont l'ancien député de la Nièvre, plus qu'un autre, a épousé et porté les ombres et la lumière. L'élève des jésuites Lacouture, grand connaisseur de Mauriac, de De Gaulle et de Mendès ­ autant d'hommes autour desquels Mitterrand s'est const