Entre crise financière internationale et bug informatique de l'an
2000, le gouvernement, réuni ce matin à Matignon pour son séminaire bimensuel, se penchera sur l'assurance maladie. Martine Aubry doit présenter à ses collègues les grandes lignes du projet de loi de financement 1999 de la Sécurité sociale (PLFSS), qu'elle exposera à nouveau, mardi, devant la Commission des comptes de la Sécu. La pierre angulaire de ce texte concerne la maîtrise des dépenses de santé. Il va plus loin que l'ordonnance de Juppé de 1996. Non seulement les parlementaires devront voter l'enveloppe des dépenses (618 milliards de francs en 1998), mais ils seront sollicités sur le principe d'une clause de sauvegarde économique, en cas de dépassement des objectifs, et surtout sur ses modalités d'application. Juppé avait dressé l'architecture des deux premières étapes. La troisième les modalités relevait du terrain conventionnel entre la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et les syndicats de médecins. Aubry, à travers la loi, va s'en charger. Usine à gaz. De négociations ardues en claquements de portes, les pénalités envisagées par Juppé et discutées dans le cadre de deux conventions séparées (l'une pour les médecins généralistes, l'autre pour les spécialistes) par les partenaires sociaux avaient abouti à un système très contesté et complexe, au point de s'être transformé en usine à gaz. La référence, désormais, ce sera le législateur. Avantage: ce n'est pas négociable. «Quand une loi dit