«Une loi inutile et dangereuse.» Après deux jours de conclave, le
Conseil permanent des évêques de France (neuf représentants des régions diocésaines plus le président, le secrétaire et le porte-parole) a publié hier une déclaration en neuf points défavorable à la proposition de loi sur le Pacs. «Une société doit certes avoir le souci qu'aucun des siens ne soit marginalisé ou ne se retrouve dans des conditions invivables. On peut rechercher pour cela des mesures appropriées et limitées à leur objet. Or la proposition de loi en question engage une philosophie, même implicite, de la vie entre les hommes. Ne pas le reconnaître montrerait que nous ne savons plus évaluer les conséquences possibles sur notre avenir commun de décisions légales.»
Invoquant des principes généraux sans approfondir la nature du lien entre individus, l'Eglise de France apparaît aujourd'hui plus critique qu'en mai. A cette époque, l'évêque de Beauvais, Guy Thomazeau avait publié un texte prenant acte des nouvelles formes sociales des liens affectifs tout en envisageant la possibilité de les exprimer dans le droit. C'est, en fait, tout le poids doctrinal du Vatican hostile à tout débat sur les moeurs qui transparaît dans la réaction de l'épiscopat français. Une forme de «Pacs Romana» en somme, à base d'un vibrant plaidoyer pour le mariage, «alliance privilégiée entre un homme et une femme». «Les réflexions menées sur l'intégration sociale des jeunes ont assez fait ressortir le rôle décisif des parents, père