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Libération

Législatives partielles du 20 septembre: Aubagne. La droite présente un candidat de saison. Au printemps, Bernard Deflesselles était contre toute alliance avec l'extrême droite. Aujourd'hui, il convoite les voix frontistes.

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publié le 18 septembre 1998 à 9h55

Aubagne, La Ciotat, envoyé spécial.

On avait quitté Bernard Deflesselles, au printemps, portant haut et fort la banderole du «pas d'alliance avec le FN». Chef du groupe UDF au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, cet ingénieur de 44 ans avait tenu bon la barre, au côté de son ami François Léotard, lors du «vendredi noir» à la région, où se jouait l'élection du président. Six mois plus tard, on le retrouve candidat UDF-RPR à la législative partielle d'Aubagne-La Ciotat de dimanche, consécutive à la démission du communiste Jean Tardito. Mais est-ce bien le même Deflesselles? Pour voir, on lui parle du Front. «Je n'ai pas de discours vis-à-vis du FN. Je prends toutes les voix. Au deuxième tour, qui m'aime me suive. Ceux qui ne veulent plus du communisme depuis 36 ans votent Deflesselles. Je suis clair?» Assez.

«Moi, je suis sur la ligne Jean-Claude (Gaudin, maire de Marseille, ndlr), poursuit-il. Il y a une grande différence entre négocier avec les états-majors FN et respecter les électeurs. Ce n'est pas en leur jetant l'anathème qu'on y arrivera. Moi, je n'exclus personne.» Il faut dire que le FN a fait 27% aux régionales, devançant, dans les Bouches-du-Rhône, la droite classique. «On va les laisser comme ça, sans essayer de les récupérer?» Apparemment, non. «Ils viennent d'où? Y a pas 27% de fachos! Dedans, y a des électeurs PC, PS, et de droite. Quant un électeur vote FN au premier tour et PC au deuxième, Tardito ne crache pas sur sa voix.» Idem pour Deflesselles,