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Interview

Trois députés de droite jugent le texte socialiste: «Il faut une évolution». Roselyne Bachelot, 51 ans, députée RPR du Maine-et-Loire.

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publié le 18 septembre 1998 à 9h54

Vous allez voter pour le Pacs. Vous risquez d'être la seule à

droite. Ne craignez-vous pas l'isolement?

Non. Je défends le Pacs depuis des années, à une époque où il était très mal vu d'en parler au PS. Alors maintenant, parce qu'on m'explique que ce n'est pas bon électoralement pour l'opposition, je changerais d'avis? Mais je serais qui? Il y a ici une formidable hypocrisie. Entre ceux qui, à droite, voudraient bien voter ce projet mais se disent: c'est un bon coup politique de s'y opposer; et ceux, à gauche, qui vont voter pour, car Jospin a dit que c'était bien, mais qui en province, dans leur circonscription, affirment être contre" Le silence assourdissant des élus socialistes de ma circonscription me fait rire aux larmes.

Vos alliés affirment que le Pacs va nuire au mariage.

J'ai reçu un courrier où on m'accuse de livrer des enfants aux pédophiles, via le Pacs. Ceux qui s'opposent au Pacs ont d'ores et déjà perdu. Il est passé dans les moeurs. Les mauvais mariages ne tiennent plus. En région parisienne, une union sur deux se termine par un divorce. Le mariage républicain n'attire plus les jeunes, je pense pourtant qu'il est la meilleure structure pour protéger les enfants. Le Pacs n'a rien à voir avec la filiation, la parenté ou l'adoption. Mais il peut être un premier pas vers le mariage, une étape dans l'engagement.

Le Pacs mêle concubins hétéro et homo. Ça vous gêne?

Non. En tant que républicaine, je suis contre les solutions communautaristes. La faiblesse du texte au dé