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Libération
Interview

Trois députés de droite jugent le texte socialiste: «Un risque pour la société». Nicole Catala, 62 ans, députée RPR de Paris.

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publié le 18 septembre 1998 à 9h54

Voterez-vous le Pacs?

Je pense que non, même si je comprends certaines des aspirations qui sont à l'origine de ce projet. L'analyse que j'en fais dépasse le jugement moral, que chacun est libre de porter. En fait, une proposition a chassé l'autre. Au départ, il s'agissait du souhait des homosexuels d'être juridiquement reconnus. Mais, comme cette idée heurtait certaines sensibilités, on l'a élargie aux couples hétérosexuels non mariés. Du coup, le projet, dont on a changé l'ampleur et la nature, semble plus acceptable, mais je ne l'en crois pas moins dangereux.

Pourquoi?

Il est certain que le Pacs détournera un certain nombre de couples du mariage, même si l'on ne peut dire combien ils seront. Or la société a besoin du mariage car il est pour elle un facteur de stabilité et un lieu d'entraide. Si le mariage est une institution, et non une convention laissée à la libre disposition de chacun, c'est parce qu'il faut du temps pour accueillir, éduquer et faire mûrir un enfant. Je n'ignore pas qu'aujourd'hui beaucoup de jeunes couples ne veulent pas s'engager durablement. Ils veulent vivre sans contraintes, persuadés que les liens affectifs suffisent à établir une union durable. Je suis convaincue qu'ils se trompent et, surtout, que les plus faibles ­ les femmes sans autonomie professionnelle, les enfants ­ ne trouveront pas leur compte dans une union susceptible d'être rompue à tout instant.

Et les homosexuels?

La jurisprudence a fait beaucoup de choses pour eux.

En 1992, la droite a v