Philippe Douste-Blazy est sorti du bois. Alors que les
parlementaires du groupe UDF-Alliance qu'il préside à l'Assemblée nationale se réunissent à La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes), il savoure sa nouvelle position: «Je me suis mis à mon compte.» Ce médecin de 45 ans, maire de Lourdes, ancien ministre de la Santé puis de la Culture, a longtemps roulé sa bosse derrière François Bayrou. Tout juste se distingue-t-il par des positions plus farouchement hostiles au Front national. Secrétaire général de Force démocrate, il suit le chef. Jusqu'au 16 juin dernier. Il est alors élu, contre l'avis de Bayrou, à la présidence du groupe. Ce dernier, soucieux de cajoler les libéraux qui n'ont pas suivi Alain Madelin dans la sécession, aurait préféré que Gilles de Robien, député-maire d'Amiens, lui succède à la tête des députés. Douste-Blazy crée la surprise en emportant le morceau.
Concurrent. Le résultat donne raison à son audace inhabituelle: non seulement il gagne, mais les libéraux restent à ses côtés, contrairement aux prévisions de l'ancien ministre de l'Education nationale, persuadé que l'élection d'un centriste les aurait fait fuir à Démocratie libérale.
François Bayrou a saisi le message cinq sur cinq: il a désormais un rival. Un temps, il prend la menace tellement au sérieux qu'il se persuade que son second va se présenter contre lui à la présidence de l'UDF. L'intéressé a d'autres visées. Et des atouts en poche. En plus du soutien des députés, Douste-Blazy bénéficie d'une vraie