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Libération

Le tiers du sénat est renouvelé dimanche. Dans le Doubs, le quadra espère bouter le patriarche.

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publié le 23 septembre 1998 à 10h17

Doubs, envoyée spéciale.

Jean Pourchet, 72 ans, sénateur UDF du Doubs, désigne la photo d'un vieux monsieur à l'oeil vif, accrochée au mur de son bureau: «Mon père. Là-dessus, il a 95 ans. Il n'est pas en bon état?» Feu Pourchet père est mort dans sa centième année. Le fils a fait ses comptes: s'il est réélu dimanche, il finira son mandat à 81 ans. «Et si je vis aussi vieux que mon père, j'aurai encore vingt ans de retraite devant moi.»

Investitures multiples. Alors le sénateur Pourchet, maire de Lièvremont depuis 45 ans, ne voit vraiment pas pourquoi il devrait, si tôt, céder sa place à ceux qui entendent le pousser dehors. L'ancien suppléant d'Edgar Faure, entré au palais du Luxembourg en 1988 après le décès (à 79 ans) de son illustre prédécesseur, brigue un nouveau mandat. Il exhibe ses certificats: une lettre où le président de l'intergroupe UDF-RPR du Sénat, Henri de Raincourt, lui donne sa bénédiction; une autre, signée de François Léotard, qui lui accorde l'investiture officielle de l'UDF.

L'ennui, c'est que celle-là, il n'est pas le seul à l'avoir reçue. La droite, qui n'en fait jamais d'autre, a accordé dans le département du Doubs quatre investitures pour trois fauteuils. Le RPR souhaite reconduire ses deux sortants, ce qui est logique. L'UDF, elle, s'est révélée incapable de trancher entre le tenant du titre, Jean Pourchet, et son jeune challenger, Jean-François Humbert. Qu'à cela ne tienne, ils ont tous les deux reçu le label UDF. Ajoutons à cela les démangeaisons