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Libération

Socialistes: en avoir ou Pacs. Evoqué depuis 1992, le projet a mûri très lentement.

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publié le 23 septembre 1998 à 10h16

Aujourd'hui s'ouvre le premier round de la discussion parlementaire

sur le Pacs. La commission des lois de l'Assemblée examine la proposition de loi socialiste avant l'ouverture du débat public, le 9 octobre. A l'exception de quelques personnalités, comme la RPR Roselyne Bachelot, la droite entend s'opposer au texte. Une partie de la gauche souhaite, elle, y porter des «améliorations» dont ne veut pas le gouvernement. Hier, les députés socialistes ont jugé en réunion de groupe qu'ils devaient «être fiers de ce texte». Un texte qu'ils ont pourtant mis du temps à s'approprier. Récit.

Paris, rue de Solférino, mardi 15 septembre 1998. Le bureau national du PS joue au «plus pacseux que moi, tu meurs». Jean Glavany ne se tient plus: «Y en a marre de dire tout ce que n'est pas le Pacs. C'est un vrai projet de gauche, il faut y aller!» Véronique Neiertz surenchérit: «Pourquoi on a peur de dire que c'est aussi pour les homosexuels? On a honte, ou quoi?» Bonne question. Qui aurait pu leur rappeler un autre bureau national, début 1996 celui-ci, consacré à l'ancêtre du Pacs. Le premier secrétaire d'alors, Henri Emmanuelli, avait évacué le dossier d'un: «Vous nous emmerdez avec vos histoires de tantouzes, ça n'intéresse pas le peuple.» Personne, alors, n'avait volé au secours des homosexuels.

Le PS est un parti de classe moyenne et ce qui s'y passe reflète les clivages de la société. «Nous aussi, nous avons nos cathos, nos réacs, nos beaufs et nos homophobes», analyse un cadre. Si le Pacs e